CE
QUE NOUS VOULONS…
Il n'y a pas de littérature, de peinture,
de musique sans la collaboration de la folie,
de la démence, de la joie d'une guerre avouée contre la misère,
d'une furieuse existence
contre la mise en abîme du monde.
L'œuvre est l'initiative d'un flux qui déborde, apparaît,
disparaît, réapparaît.
C'est l'utilisation de toutes les fonctions
organiques, cœur, ventre, poumons, sexes,
pour installer un verbe, un geste, un chant dans un monde qui n'existe
pas encore,
qu'il faut engendrer, afin d'intervenir
sur la nature des choses enterrées,
sans joie, aliénées, vidées, strangulées.
Ce que nous voulons n'est autre que,
sous l'impulsion de la plus grande
quantité possible d'instinct vital débordé,
de chants, de poésie, de musique,
déportés d'un bout à l'autre
des espaces connus, du temps,
lever la plus grande quantité
possible de voix, d'intempéries, de peuples, d'instruments, d'images,
de mémoires,
d'espaces, de supplices, de science,
de folie, de sincérité, de révolte,
d'angoisse, de sexe, de tombes,
d'effroi, d'incarnations,
de rêves, de guerres, d'arts.
Alexandre Yterce, Mai 2005 |